LES BATAILLES ET COMBATS
EN BELGIQUE
Le sommaire des articles
La tempête sur Liège
Liège est tombée ! Comme un éclair, la nouvelle s'est répandue toute l'Allemagne. Liège, dont les fortifications ont été construites par Brialmont entre 1888 et 1892, ne possède pas de mur d'enceinte, mais seulement une citadelle sur la rive gauche de la Meuse, mais est protégée par une ceinture de douze forts. Les forts Barchon, Evegnée, Fléron, Chaudfontaine, Embourg et Boncelles sont sur la rive droite, les forts Pontisse, Liers, Lancin, Hollogne et Flemalle sur la rive gauche de la Meuse. La ceinture du fort s'étend sur un cercle de huit kilomètres autour de Liège.
Les troupes allemandes étaient dirigées par le général d'infanterie von Emmich. Ce sont six faibles brigades, composées de cavalerie et d'artillerie du 10e corps d'armée, qui franchissent la frontière belge le 4 août. Ce n'est qu'après la prise de Liège qu'ils purent faire venir deux régiments supplémentaires. Du côté de l'ennemi, les Allemands étaient estimés à 120 000 hommes ! La première avancée est dirigée contre le fort Barchon, qui est attaqué par l'infanterie sous le feu de l'artillerie. L'attaque s'est ensuite étendue au front nord-est ; de sorte qu'outre le fort Barchon, les forts Chaudfontaine et Embourg furent attaqués en même temps. Plus tard, tous les forts de la rive droite de la Meuse furent attaqués. Le premier à tomber fut le fort Embourg. Les canons les plus faibles de l'artillerie allemande provoquèrent la capitulation des forts après un bref bombardement. Les forts bombardés par l'artillerie lourde furent réduits en tas de décombres et leur garnison fut détruite. Entre-temps, un détachement de cavalerie était entré dans la ville. En raison de l'uniforme gris, le département était initialement considéré comme une armée anglaise. Le poste de commandement est occupé et ce n'est qu'au dernier moment que le commandant de Liège, le général Leman, parvient à s'enfuir. Il a ensuite été retrouvé dans l'un des forts capturés, d'où il a été emmené en captivité en Allemagne.
Source : Illustrierte Geschichte des Weltkrieges
Traduit de l'allemand par Cl. He.
LE FORT DE CHAUDFONTAINE
Le Fort de Chaudfontaine à Liège a été le théâtre d'un acte d'héroïsme qui affirme une fois de plus avec éclat la valeur de l'armée belge. Ce Fort, qui commande la voie ferrée d'Aix la Chapelle à Liège par Verviers et le tunnel de Chaudfontaine, était commandé par le major Namèche. Il a été soumis par les Allemands à un bombardement continuel extrêmement violent. Lorsque le Fort ne plus qu'un monceau de décombres et que le commandant jugea la résistance impossible, il barra le tunnel en y faisant entrer en collision plusieurs locomotives et en mettant ensuite le feu aux fourneaux de mines.
Sa mission était dès lors terminée. Le commandant Namèche ne voulut pas cependant que le drapeau allemand flottât même sur les ruines de son Fort. Il mit le feu à ses poudres et le fit sauter.
Un tel acte d'héroïsme se passe de commentaires.
Source : Bulletin des Armées de la République, 1914








Après Liège, Namur
Quelques jours seulement après les glorieuses victoires de Metz, Longwy et Neufchâteau, l'intendant général allemand pouvait déclarer : « De la forteresse de Namur, cinq forts et la ville sont en notre possession ; quatre forts sont encore bombardés. La chute semble imminente." Ainsi, dès le vingt-quatrième jour de mobilisation, cet autre bastion belge, d'où nos ennemis conjurés pensaient inonder le pays allemand, était aussi le nôtre !
Il est désormais incontestable que le gouvernement belge s'était engagé depuis longtemps à fournir aux Français et aux Anglais les forteresses de Namur et de Liège comme bases pour l'attaque prévue sur les arrières de l'armée allemande stationnée à la frontière alsace-lorraine. Namur, qui compte environ 32 000 habitants, est située à l'embouchure de la Sambre et de la Meuse, est le carrefour de cinq lignes ferroviaires, dont celle vers Bruxelles et Paris, et est fortifiée par neuf forts avancés, qui représentent une partie de l'importante série de fortifications meusiennes.


A Mouland, Visé et Bruges
C'est toujours avec une cruauté guerrière que les Allemands poursuivent leur avancée en Belgique.
Des équipages allemands traversent près de Visé, le village de Mouland incendié. Du 3 au 6 août, l'ennemi ne connut que les satisfactions sauvages de la guerre "fraîche et joyeuse" pour laquelle il était parti.
A Visé, des officiers allemands dégustent en plein air les vins fins réquisitionnés...ou plutôt volés.
Les effets de la résistance belge se font sentir. Dès le 10 août, des milliers de prisonniers allemands peuplent les casernes de Bruges. A la caserne Apostoline, on les voit, écrasé de fatigue dans la cour.



Attaque de Louvain - 18 août 1914
Louvain est évacué le 18 aout. Au loin, s'élève la fumée des villages d'alentour incendiés par les avant-garde allemandes. Depuis la veille, les forts de Liège ont succombé, écrasés par une artillerie de siège d'une puissance jusqu'alors inconnue. Forte à peine de 118 000 hommes à la mobilisation, l'armée belge doit céder face à la pression du nombre. Pour ne pas être encerclée, elle se retire dans le camp retranché d'Anvers.
La cavalerie belge, constamment au contact de l'ennemi, s'épuise à ralentir l'avance progressive de celui-ci. Ce peloton de lancers (2ème photo), que l'on voit partir au galop d'une route barricadée près de Louvain pour battre l'estrade, devait engager la fusillade quelques minutes plus tard.
La grande galerie de la bibliothèque universitaire, après l'incendie des 25 et 26 août allumé par l'ennemi dans la nuit du 24. Les ruines du vestibule de la bibliothèque où périrent d'inestimables richesses intellectuelles. Un aspect de Louvain après quatre jours et quatre nuits d'incendie. L'Hôtel de ville fut respecté.





Tempête sur Dixmude
Les combats en Flandre et dans le nord de la France ont entraîné des pertes relativement élevées. Ici aussi, la grande lutte s'est progressivement transformée en une longue bataille frontale dans laquelle l'art moderne de la montée sur le terrain est entré en jeu, ce qui profite naturellement plus au défenseur qu'à l'attaquant.
De plus, l'ensemble du front de bataille, de Nieuport sur la côte de la mer du Nord jusqu'à Armentières et La Bassée, est essentiellement une vaste plaine désolée et incolore, sillonnée par un réseau dense de canaux et de voies navigables, qui dans la partie nord a même été artificiellement inondée par l'ennemi. Les ponts se succèdent, et ces ponts doivent être arrachés les uns après les autres à l'ennemi désespérément retranché et combattant. Entre les deux, il y a de grandes étendues marécageuses, devenues encore plus impraticables en raison du temps pluvieux automnal qui s'est installé. Tout cela multipliait les possibilités de défense ; Il fallait prendre une tranchée après l’autre, une position de batterie après l’autre.
Le point central de ces batailles fut la prise de Dixmude. Ce sont principalement nos jeunes régiments qui ont pris d'assaut la ligne Nieuport-Ypres le 10 novembre et ont ainsi enfoncé un coin dans le front ennemi. Selon le témoignage de correspondants de guerre neutres, cette attaque fut menée avec une force énorme et le canal de l'Yser fut franchi au sud de Dixmude le même jour. Au même moment, Saint-Eloi, principale base belge au sud d'Ypres, passe en possession allemande.
Ce combat a été mené avec d’autant plus de vigueur qu’il avait été précédé de semaines de lutte acharnée. Le 10 novembre, les troupes, dans leur ensemble, ont senti dès la première heure que quelque chose de décisif était en jeu. C'était une lutte sur les digues pour les digues. Nos Feldgrau, amoureux du combat, qui, malgré le feu meurtrier, avançaient avec le plus grand mépris de la mort, surent surmonter avec adresse les difficultés que leur présentaient les voies d'eau ; dans certains endroits, cependant, les combats se déroulaient littéralement dans l’eau. L'homme s'est dressé contre l'homme, corps contre corps. La lutte était terrible ! Et c'est là aussi qu'il fallait le prendre à la baïonnette. C'était l'exploit de régiments allemands, majoritairement jeunes ! L'assaut de nos braves garçons était d'une telle force et d'une telle ténacité que rien ne pouvait leur résister.
Pendant la redoutable offensive allemande dans les Flandres, Foch, placé depuis le 4 octobre à la tête du groupe des armées du Nord, avait confié La Défense de Dixmude aux fusiliers marins du contre-amiral Ronarc'h.
Ils étaient 6 000 jeunes recrues de Bretagne. Attaqués le 16 octobre, ils résistèrent près de quatre semaines. On leur avait demandé de tenir quatre jours. Quand ils durent, le 10 novembre, céder à 40 000 Allemands, le monceau de ruines que Dixmude était devenu, ils avaient perdu 3 000 hommes et 80% de leurs officiers.


23 août 1914 : Dinant est détruit
A Dinant, l'ennemi opéra de jour dès 7 heures du matin, de sang-froid, par une volonté réfléchie. Huit cent personnes, hommes, femmes, enfants, tombèrent sous les balles des envahisseurs.


