

Les empires centraux ont incendié l'Europe dans le désir d'écraser la Serbie. mais c'est de la Serbie que leur vient un premier échec retentissant. Arrêté le 17 août devant Belgrade et Chabat, l'effort autrichien est brisé et refoulé le 21. L'armée serbe entre à Semlin, la ville hongroise faisant face à Belgrade, aux confins du Danube et de la Save.
TELEGRAMME DE FELICITATIONS DE M. René VIVIANI
A l'occasion de la victoire serbe, le président du Conseil a adressé le télégramme suivant à M; Patchitch, président du Conseil serbe :
"Au nom du Gouvernement de la République, je vous félicite du succès décisif remporté par les serbes intrépides sur l'armée autrichienne et je vous prie de leur transmettre notre salut cordial et les voeux de la France pour le triomphe définitif de nos armées fraternellement unies.
René VIVIAN


Battue sur la Save au mois d'août, l'armée autrichienne prépare sa revanche en entrant dans la Bosnie et l'Herzégovine avant de marcher sur Belgrade où ne vivent que des femmes et des vieillards n'ayant pas pu quitter la ville.
Ulcérée de sa défaite d'août sur la Save, l'Autriche a préparé contre la Serbie une "expédition de châtiment". Les Serbes doivent évacuer la Bosnie et l'Herzégovine pour protéger leur sol envahi dès le début de novembre par des effectifs considérables dépassant 400 000 hommes. Leur petite armée, dépourvue de munitions, se résigne à découvrir Belgrade et la plaine environnante pour aller s'établir sur les hauteurs dominant le Danube. Les populations abandonnent leurs villages, brûlant leurs récoltes et leurs biens afin de ne rien laisser à l'envahisseur.
Fait prisonnier près de Krivalia et reconnu par des paysans pour avoir ordonné les massacres qui avaient ensanglanté cette localité, le major Balzarick, du 16ème régiment d'infanterie austro-hongrois, put être confronté en présence de deux neutres, le Dr Van Tirnhoven, un hollandais, et M. Jules Schmidt, citoyen suisse, avec les cadavres de quelques-unes de ses victimes. Il nia tout, mais le soir, il s'empoisonnait.