Vareddes en 1914: des blessés allemands à la Mairie

Tandis que les armées françaises et allemandes recueillent sur toute l'étendue de l'immense champ de bataille les épaves de leur défaite, l'Allemagne, sûre de l'ingénuité orgueilleuse de ses peuples, osera une manoeuvre énorme.

Elle passera sous silence la bataille de la Marne. Elle l'étouffera dans les bruyantes nouvelles de la prise de Maubeuge et des avantages qu'elle a pris sur les Russes. Elle représentera ses armées refoulées comme de simples détachements aventurés au sud-est de Paris. Et le 16 septembre, son Office des Affaires Etrangères prétendra supprimer la vérité par la note suivante :

"L'Office déclare que les Allemands n'ont perdu ni canons ni prisonniers devant Paris. Au contraire, ils ont pris à l'ennemi 50 canons et fait des milliers de prisonniers. La situation devant Paris est favorable."

Ici nous voyons des blessés allemands devant la Mairie de Vareddes que les médecins et infirmiers français vont soigner.

Vareddes en 1914
Vareddes en 1914

Trilport : le pont dynamité par le Génie français

Trilport en 1914
Trilport en 1914

Des officiers allemands ignorant que les sapeurs français du Génie avaient fait sauter le pont de Trilport, voulurent le traverser dans une automobile lancée à pleine vitesse. La voiture, après un bond prodigieux, s'abîma dans la rivière. On y trouva, avec le corps du chauffeur, les cadavres d'un capitaine et d'un lieutenant.

Le pillage du château du Gué à Tresmes

Le 8 septembre 1914, le château du Gué servait d'Etatmajor au Général von Trossel, commandant l’artillerie lourde Allemande positionnée sur le versant de la colline du parc. Trois otages de Varreddes (Mérillon Louis-Auguste, Denis Jules et Denis Barthélémy) seront chargés de transporter et d’enterrer les morts du champ de bataille. Ils passeront deux nuits enfermées dans le sous-sol du château.

Le 10 septembre 1914 la retraite de l’armée Allemande permettra aux otages de s’échapper du château et de rejoindre leur village. Pendant cette retraite allemande, de grandes quantités de munitions (stock de balles et d’obus) sont abandonnées sur les bords de route. Au départ de l'armée allemande du château du Gué, le parc est jonché de tombes et les salons sont dévastés.

Une ambulance allemande était installée au château ; les hommes qui y moururent ont été enterrés dans le parc. Leurs bottes et leurs vêtements souillés jonchent le sol