Les amis des Français

Les alliés des Français : 

Le roi George V d'Angleterre

Lord Kitchener, Ministre de la Guerre

Général John French

Le roi Albert 1er de Belgique

Le Tsar Nicolas II de Russie

Général Nicolaï Nicolaïevitch

Les aides militaires alliées en 1914

Pour l'honneur et la liberté de notre patrie, les Français ont dû faire appel à des troupes indigènes de nos colonies. Déjà lors de la guerre de 1870/71, nos armées fondaient de grands espoirs sur leurs régiments turcs, composés de Kabyles et d'autres incorporés d'Afrique, mais ces espoirs ne furent malheureusement en aucun cas satisfaits. À cette époque, les voix anglaises ne manquaient pas pour exprimer leur désarroi à l’idée d’opposer des « sauvages » aux Européens. Mais déjà en 1877, lorsque les Russes menaçaient Constantinople, les Britanniques eux-mêmes amenèrent des troupes indiennes à l'Ouest, ainsi qu'en 1882 lors des troubles égyptiens, et en 1900 même contre les Boers qui luttaient pour leur indépendance !

Il y a environ trois ans, des journalistes militaires français réputés ont demandé dans divers journaux que le retard numérique de l'armée française sur l'armée allemande, menacé par la baisse de la natalité en France, en cas de guerre européenne, soit compensé par le recrutement de soldats originaires de nos colonies. Une grande partie de la presse anglaise libérale s'est à nouveau opposée avec indignation à de tels projets « barbares » et indignes de l'homme ; à l'époque, de nombreux Anglais non initiés à la sorcellerie politique de Sir Grey et de ses camarades pensaient qu'un accord amical avec l'Allemagne était possible et craignaient donc que leurs propres compatriotes ne soient contraints de combattre ces troupes venues d'ailleurs. Mais maintenant qu'il s'agit de l'Allemand, toute aide est bonne à prendre, toute fierté raciale européenne est perdue. Les journaux anglais et français ne cessent de relater, dans un véritable élan de joie, les merveilleuses qualités de ces troupes auxiliaires - d'ailleurs souvent amenées contre leur gré -, qu'il s'agisse de Gurkha, Sith, Afridi et Pashtan indiens ou d'africains, de Madagascar, de Berbères ou autres, dont l'ensemble a été baptisé « zoo humain » par l'humour militaire allemand, sobriquet qui n'a pas le moins du monde perturbé ces troupes.

En ce qui concerne le nombre, les chiffres varient considérablement. Bien sûr, seule une partie pourrait être utilisée ; les musulmans, c'est-à-dire les Afridi et les Pachtan, ainsi que les adeptes de l'islam d'Afrique du Nord, se seraient également révélés comme de très bons combattants. Au niveau des troupes indigènes, la France dispose de 4 régiments de Tonkinois, 1 régiment d'Anamites, 3 régiments de Malgaches, 7 régiments et 6 bataillons de tirailleurs sénégalais, 2 régiments de tirailleurs indigènes d'Afrique du Nord, tous d'infanterie, en outre 68 batteries d'artillerie indigène et d'autres détachements plus petits. Les Anglais disposent de 133 bataillons d'infanterie, 39 bataillons de cavalerie, 13 batteries d'artillerie et de petits détachements pour d'autres branches de service; dans leurs autres zones coloniales et sphères d'influence, comme l'Égypte, le Nigéria, l'Afrique centrale et orientale, le Somaliland, etc., des soldats du Canada, d'Australie et d'Afrique du Sud combattent également les Allemands. Ces régiments sont composés de membres de race blanche et sont très bien organisés

Source : Illustrierte Geschichte des Weltkrieges 1914

Traduit de l'allemand par Cl. He.

A Orléans, des lancers du Bengale défilent devant la statue de Jeanne d'Arc.

Pour la lutte suprême qui vient de s'ouvrir, les belligérants réunissent toutes leurs forces vives. L'Empire britannique a fait appel à ses sujets des cinq parties du monde. Tandis que, sous la protection de notre flotte, la France amène d'Afrique Algériens, Tunisiens, Sénégalais, Marocains, des navires anglais, renforcés de bâtiments japonais, convoyaient vers l'Europe. Des contingents australiens, néo-zélandais mais aussi d'autres troupes plus mystérieuses aux yeux des français : les fils de l'Inde lointaine.

Avec curiosité, les Marseillais les reçurent d'abord. Puis les Orléanais les virent s'établir dans un camp d'exercices non loin de chez eux. Un jour d'automne, Orléans bénéficia du spectacle surprenant d'un défilé des lancers du Bengale, le long bambou souple à l'arçon, sur la vieille place où Jeanne d'Arc semblait les saluer de son épée.

Les Lanciers du Bengale

Vainement l'Allemagne avait escompté des révoltes dans les possessions françaises d'Afrique du Nord. Les indigènes obéirent à l'ordre de mobilisation avec une discipline parfaite et souvent avec une réelle allégresse guerrière. A Mostaganem, 200 hommes se formèrent en cortège.

La tranquillité intérieure du pays permit d'envoyer au front sans délai la presque totalité des troupes algériennes. Un régiment de tirailleurs s'embarque ici à Alger pour la France où le 19° corps entier était transporté dès le 10 août.

Troupes célèbres, illustrées par maintes expéditions coloniales, les tirailleurs ont été pendant de longues années connus en France sous le nom populaire de "Turcos". Les Allemands les appelaient ainsi lors de la précédente guerre (1870) et ils les redoutaient déjà particulièrement.

Depuis Wissembourg et l'écrasement héroïque du corps africain du général Abel Douai, la légende outre-Rhin leur prête une férocité qu'ils n'ont jamais eue. Les "Turcos" ont été débarqués à Marseille, à Bordeaux parmi la sympathie admirative des populations qu'enchantent leur tenue, leur allure toute spéciale de soldats de métier et l'impression de force qu'ils dégagent. Les voilà dans les trains, en route pour le front. Le long des voies, dans les gares où les convois font une halte, ils sont beaucoup fêtés.

Le loyalisme de l'Afrique